Le choc des titans : LinkedIn rencontre ClubHouse

Débuter sur Clubhouse

Kézako ? Comment débuter sur Clubhouse ?

Si quand le tsunami a débarqué vous vous êtes caché(e) sous la serviette, et vous n’avez pas entendu la méga sirène alerter la population de l’arrivée imminente d’un nouveau réseau social, et que vous ne vous y êtes toujours pas intéressé(e), cet article est fait pour vous.

Oui messieurs-dames, voici le game changer, le petit dernier. Je suis d’avis que pour le prochain il faudra au minimum l’option hologramme pour vraiment apporter quelque chose de nouveau dans le paysage.

Alors je dois l’avouer, je n’ai pas été conquise immédiatement. D’abord parce que je voyais les influenceurs LinkedIn en faire les gros titres et je m’interrogeais sur l’authenticité du phénomène : n’était-ce pas eux qui faisaient le buzz plus que l’outil lui-même ? J’y ai vu une sorte d’émulation bipolarisée, j’ai même pensé à un nouveau sofisme :

je suis célèbre, je suis sur clubhouse

J’ai une invit, je suis sur clubhouse

J’ai une invit, je suis célèbre

Les ficelles du marionnettiste étaient très très épaisses : on réveillait sous mes yeux les plus bas instincts mondiaux : besoin de reconnaissance, besoin d’appartenance. Et tout le monde jouait le jeu sans observer le manège. Certes la recette marketing a déjà fait ses preuves. Mais là j’avoue que j’ai eu un mouvement de réactance : phénomène de masse qui plus est communautaire et élitiste, je file à l’opposé.

Toutefois, j’ai l’impression d’avoir suivi en direct un cours de marketing et de community management tout en même temps. Un moment historico-commercial : le lancement d’un nouveau produit, en version alpha, là, sous mes yeux, en 2021.

Le coup de com totalement gratuit dont a bénéficié l’appli et ses créateurs, grâce à l’utilisation d’ambassadeurs tout fraîchement sortis de terre et dont le cycle de croissance fut extrêmement rapide puisque maintenant ils sont experts de ce réseau social, oui, je le crois, c’est un moment historique.

Ca y est, ClubHouse est déjà rentré dans les mœurs !

Et aussi dans la finance : en effet, ils ont réussi à lever 100 millions de dollars en février 2021 et sont valorisés à 1 milliard, déjà !
De quoi développer l’appli sous Android.

Comment cela fonctionne t-il ?

Pour l’instant cela ne fonctionne que sous IOS, donc avec Iphone…
Et ah, point essentiel : il faut une invitation. Et pour cela, vous devez donner un numéro de téléphone, qui ne sera pas protégé comme je l’énonce un peu plus bas.

Une fois que vous avez obtenu le précieux sésame, vous découvrez la plateforme.
On vous propose de créer votre avatar, donc il vaut mieux une photo professionnelle. Vous aurez un émoticône ‘cotillon’ pendant vos 8 premiers jours, puis, il disparaitra.
N’oubliez pas de renseigner en quelques mots ce qui vous caractérise professionnellement, votre activité et ce qui est important de mentionner car…vous allez être suivi(e) !

Oui, nous sommes sur un format Twitter. Le point positif c’est qu’on n’est pas obligé d’attendre que votre contact accepte votre demande de connexion (contrairement à LinkedIn).
Vous pourrez profiter des connaissances des grands de ce monde pendant de nombreuses heures.
En effet, vous allez être averti(e) de la présence dans une ‘room’ de vos mentors par notification. Les créateurs de l’événement sont donc sur le ‘stage’ et vous dans l’audience.

Il y a 3 niveaux dans la visualisation :

  • En haut : le stage, les speakers
  • Au milieu : ceux qui sont suivis par les speakers
  • En bas : l’audience

Je vous conseille de régler le niveau de notification que vous allez recevoir dans vos paramètres car vous allez vous rendre compte que certains speakers font plusieurs rooms par jour, et vous serez notifiés à chaque fois si vous les suivez ; si vous vous êtes inscrits à des thèmes, chaque room du thème est notifiée également.
Ajoutez à cela toutes vos notifications habituelles, je n’ai jamais eu autant envie d’éteindre mon téléphone !

2 points sont à mon sens préjudiciables :

  • on ne peut pas enregistrer de room pour l’écouter plus tard,
  • l’appli n’est pas conforme à la CNIL pour la protection de vos données.

Quel usage ?

ClubHouse est un canal de communication supplémentaire. Il s’adresse à ceux qui ne redoutent pas de prendre la parole.

Si les rooms sont petites, qu’il y a peu de participants, c’est très interactif et on prend plus facilement la parole.
S’il y a des centaines de participants, cela devient de plus en plus compliqué déjà parce que le temps est limité et qu’il est principalement pris par les speakers, et parce que la timidité n’est pas bonne conseillère dans ces moments là !

Personnellement je suis des rooms notamment sur l’immobilier aux USA, et là tout est puissance 1000 (puisqu’on peut accueillir jusqu’à 8000 personnes). Énormément de participants, de très nombreux speakers (des co-hosts), à l’image des US. Donc on est dans un amphi et on écoute passivement. Les informations glanées ça et là sont toutefois enrichissantes. On a la possibilité de lever la main pour participer, mais il vaut mieux avoir quelque chose de concret à dire, quand 1000 personnes vous écoutent !

Comme j’avais précédemment conseillé sur ce blog de choisir ses canaux au nombre de 2 ou 3 maximum afin de se focaliser et de grandir dessus plutôt que de se disperser, si vous intégrez celui-ci à votre stratégie, il sera très chronophage.
Car il vous faudra trouver des speakers qui veulent bien collaborer sur un sujet, le préparer éventuellement et vous rendre disponible pendant l’heure et demie que dure la room.

Vous pouvez créer un club, inviter des membres qui pourront créer des rooms privées réservées aux membres, ou tout simplement démarrer une room tout seul pour vous lancer.

Mais si vous créez un club, l’investissement sera maximal. 

Evidemment, cela permet de se faire connaître, de parler clairement de son activité et de convertir. C’est un outil idéal pour la notoriété et si vos cibles se trouvent sur le réseau, c’est forcément bénéfique. Il faudra faire preuve d’une très grande régularité au risque d’être très vite oublié(e).

Comme sur Twitter ce qui prévaut c’est l’instantanéité, toucher des personnes en direct au moment du présent. On peut imaginer donc que quelqu’un qui cherche un investisseur le rencontre dans une room ou un club et soit mis en relation sans aucun intermédiaire.

La plateforme permet aussi d’établir un contact direct via les « closed room ». Du coup on peut chasser et pêcher tout en même temps.

Mais si toutefois des gens vous ont écouté(e) et n’ont pas saisi l’opportunité de venir vous parler, LinkedIn est le parfait complément : la coordination de votre présence sur LinkedIn et ClubHouse est idéale. Tout le monde n’apprécie pas l’instantanéité de l’oral, certains préfèrent une approche par écrit. Pour bien faire, il faut une cohérence de votre identité sur l’ensemble des médias pour que l’on puisse vous trouver et vous suivre facilement depuis l’une des deux plateformes. Evitez donc les pseudos qui vous rendront indétectables sauf si vous êtes un artiste auquel cas CH vous offre la possibilité de créer un alias.

Quel avenir ?

En temps de confinement, cet outil est très pertinent. Lorsque l’on télétravaille effectivement on peut facilement se rendre disponible pour une room. Mais est-ce que cela durera lorsque la vie reprendra son cours en présentiel ?
C’est le pari à tenir dans ce contexte particulier.
Twitter travaille déjà à mettre en place des espaces similaires : lire The Verge.

Pour contrer ClubHouse, cela sera ouvert à tous sans invitation, sous Android et Ios.

Pour conclure, je vois que tant les influenceurs/mentors que les jeunes pousses investissent fort ce réseau social, et donc qu’ils ne vont pas le lâcher après s’être tellement investis dessus. Il est complémentaire à LinkedIn qui occupe le terrain visuel et rédactionnel. Depuis une dizaine de jours on peut générer un lien pour l’afficher sur d’autres profils afin que les gens puissent vous suivre, ce qui prouve bien que le format veut durer et se populariser.

Tout comme sur LinkedIn, le challenge sera de ne pas perdre en qualité, et d’apporter un contenu « edutainment » car le push produit n’y fait vraiment pas recette…